La dépression

Du banal sentiment de déprime passagère à la mélancolie et au suicide, le terme” dépression” recouvre un large spectre de manifestations cliniques.

Celle qui amène le plus souvent un sujet à franchir le seuil d’un cabinet se caractérise par une souffrance psychique lancinante, un sentiment de perte de sens de l’existence, un désintérêt progressif pour tout ce qui, auparavant, apportait du plaisir. Le retentissement sur le quotidien est fréquent : perte de poids, insomnies, angoisse, larmes sont au rendez-vous. La dimension somatique est réelle, comme le prouve la fréquente efficacité des traitements anti-dépresseurs. Ceux-ci agissent sur l’inhibition de la pensée, caractéristique de l’état dépressif, permettant le retour d’une possibilité d’ “en dire quelque chose.”. C’est la raison pour laquelle, si souvent, thérapie et traitement psychotrope ne vont pas l’un sans l’autre.

La psychanalyse se distingue de l’approche psychiatrique en ce qu’elle porte sur la dimension personnelle du sens et des significations du vécu dépressif dans l’actualité et dans l’histoire du sujet. Par le jeu de l’association libre, des pistes vont se dessiner entre l’actuel et l’ancien, jusqu’à entrevoir ce qui dans cette dépression;, est réellement en jeu, ce qui se répète d’une histoire singulière. Ce déchiffrage aura très souvent pour effet un d’allègement de la douleur morale et une “remise en marche” du désir et des possibilités d’exister.