La jouissance … l’au delà du principe de plaisir

La jouissance, un terme lacanien :

La « jouissance » chez Lacan, c’est une sorte de « plaisir qui va trop loin », au point de cesser d’être agréable et de devenir parfois douloureux, destructeur ou absurde. Elle est liée à la pulsion de mort , parce que quelque chose en nous pousse à retourner vers ce « trop », à répéter ce qui nous fait du mal, comme si une part de nous y trouvait malgré tout une forme de satisfaction obscure.

Plaisir ordinaire vs jouissance

  • Le plaisir, au sens courant, c’est quand on cherche à se sentir bien : on mange parce qu’on a faim, on se repose parce qu’on est fatigué, et on s’arrête quand c’est suffisant.

  • La jouissance, au sens lacanien, c’est quand on dépasse cette limite : on continue alors même que cela fait souffrir (par exemple rester dans une relation toxique, se saboter, s’épuiser au travail), mais on ne parvient pas à renoncer à ce qui fait mal.

Un « bénéfice caché » dans ce qui fait souffrir

  • Lacan souligne qu’on peut tirer une satisfaction inconsciente de ce qui nous fait du tort : d’un symptôme, d’une répétition (tomber toujours sur le même type de partenaire, refaire les mêmes erreurs).

  • C’est là que se loge la jouissance : pas un plaisir conscient et assumé, mais un « gain » secret, difficile à avouer, qui fait que l’on revient toujours au même scénario, même s’il est douloureux.

Lien avec la pulsion de mort

  • Chez Freud, la pulsion de mort, c’est la tendance à répéter des situations qui nous rapprochent de la destruction, du zéro, au lieu de simplement chercher le bien-être.

  • Lacan articule cela à la jouissance : la pulsion de mort pousse à rechercher cet excès de satisfaction, au risque de se détruire (auto-sabotage, conduites à risque, addictions, etc.), comme si quelque chose en nous préférait « continuer dans le mauvais » plutôt que renoncer à cette jouissance.

Pourquoi cela passe par le langage

  • Pour Lacan, cette jouissance n’est pas seulement corporelle, elle passe aussi par les mots : on peut « jouir » à se plaindre, à se culpabiliser, à répéter une même histoire sur soi.

  • Le langage organise alors une manière très singulière de jouir pour chaque personne, à travers ses habitudes, ses symptômes, ses scénarios de vie qui se répètent.

Plus simplement

  • En termes simples : la jouissance, c’est ce qui fait qu’une personne ne lâche pas quelque chose qui la détruit un peu, parce qu’inconsciemment, ça lui « rapporte » quelque chose.

  • La pulsion de mort, dans cette perspective, c’est la force qui pousse à retourner encore et encore vers cette jouissance excessive, plutôt que vers un équilibre plus tranquille.

le “ trop” au niveau de la pulsion orale: au delà du plaisir.


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